Suivi d’infestation : les fondations de la stratégie de lutte
Le suivi d’infestation permet de connaître précisément la pression varroa sur votre rucher. Et donc de prendre les décisions les plus adaptées à la situation : traitement immédiat ou non, moyens mécaniques pour abaisser la pression parasitaire, …
À la suite d’un traitement, il permet également de calculer et de contrôler son efficacité. Il permet enfin d’estimer si un traitement de complément est nécessaire.
Connaître les niveaux de varroas présents dans vos ruches vous aidera à prendre les bonnes décisions de traitement, et ainsi éviter que vos colonies n’entrent en hivernage avec des pressions trop élevées (risque accru de mortalités hivernales et colonies plus faibles au printemps).
Quand effectuer le suivi d’infestation ?
Le suivi devrait avoir lieu au moins trois fois par an, et idéalement quatre fois.
Au début du printemps, après les dernières miellées avant application du traitement principal et à la fin du traitement (automne) pour évaluer son efficacité et connaître le niveau d’infestation après traitement.
Un quatrième contrôle peut être effectué sur les colonies hors couvain avant l’hivernage (novembre).
Pourquoi effectuer son suivi à temps ?
L’évaluation et le suivi de la population varroa constituent la base d’une stratégie de lutte intégrée.
Plus l’on attend pour confirmer le niveau d’infestation varroa, plus le risque est élevé. Un retard de traitement peut réduire les chances de survie d’une colonie pendant l’hiver et contribuer à la propagation des varroas dans d’autres colonies.1
Le suivi en vaut-il la peine ?
Bien que le suivi d’infestation puisse être parfois chronophage, les informations obtenues en valent largement la peine.
Éviter le coût de remplacement des colonies mortes, la perte de production de miel (-5 kg par ruche en moyenne !2) et l’indisponibilité des colonies pour la pollinisation, la production de reines ou d’essaims sont d’excellentes raisons de surveiller les niveaux d’infestation tout au long de l’année.
Le suivi d’infestation aide à identifier les variations d’infestation d’une année sur l’autre, et d’une ruche à l’autre, et permet ainsi de mieux optimiser et rentabiliser ses actions de lutte contre varroa.
Quelle méthode de suivi choisir ?
On considère trois méthodes principales pour le suivi d’infestation des varroas phorétiques : le lavage à l’alcool, le roulement au sucre glace et l’injection de CO2.
Il existe également d’autres méthodes, comme le suivi des chutes naturelles sur lange, et la désoperculation du couvain de mâles, qui peuvent être plus chronophage ou plus difficiles à interpréter.
Dans tous les cas, il vaut mieux choisir la méthode avec laquelle vous êtes le plus à l’aise afin d’être assidu sur le suivi de vos ruches.
Un suivi d’infestation réalisé avec une méthode moins fiable vaut mieux qu’une absence de suivi. Quand on parle de suivi d’infestation, la règle « mieux vaut fait que parfait » est de mise.
Présentation PowerPoint très complète sur le suivi d’infestation (pourquoi et comment le réaliser ?) et sur l’outil Varroa EasyCheck 3 en 1.
Références
1- https://www.adage.adafrance.org/downloads/documents%20ressources/2020_synthese_enquetes_printemps_2020_grand_est_vfinale.pdf
D’après une enquête menée chaque année en région Grand-Est, plus le traitement est appliqué tardivement, plus les pertes hivernales sont élevées. Etude menée en 2020 sur plus de 29 000 ruches.
2- Maisonnasse et al, 2014 – Etude réalisée par l’INRA (France) entre 2009 et 2012 sur 552 ruches. Moyenne de 5 kg (1 à 13 kg par an) sur une miellée de lavande.
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